Upcoming Webinar: May 7, 2024 @ 12:00 P.M. (ET)  |  Cultural Initiatives in Policing: Part 2 – Calgary Police Service  |  Register Today!

Serious insight for serious situations.

Serious insight for serious situations.

<< Back to all posts

Enquêteur, enquêtrice, enquêteuse – la féminisation des titres

While you’re here, you may wish to attend one of our upcoming workshops:

The Shift Research Team, located at the University of Calgary, has been working closely with the Calgary Police Service since 2020. In that time, they have undertaken a number of policy and culture change projects related to addressing sexual harassment, enhancing gender equity, and increasing psychological safety, belonging, and inclusion within the Calgary Police Service.

Je me suis récemment penchée sur la question de la féminisation des titres de professions et métiers divers. En premier lieu, il y a longtemps que je me demande si, en tant que personne s’identifiant de sexe féminin, mon emploi est celui d’un enquêteur, d’une enquêtrice ou encore d’une enquêteuse?

L’Office québécois de la langue française définit la profession d’enquêteur comme celle d’une personne qui mène des enquêtes statistiques, sociologiques ou par sondage. Selon l’Office, la variante féminine enquêtrice tend à être davantage utilisée dans le domaine des statistiques alors que la variante enquêteuse prédomine pour les enquêtes policières. Les deux formes sont toutefois acceptables. Pareillement, le dictionnaire Larousse considère ces deux formes du féminin tout aussi correctes l’une que l’autre. Comme je trouve qu’il y a parfois une valeur péjorative accordée à certaines formes en « euse », j’ai plutôt recours au terme enquêtrice.

Qu’en est-il des autres professions?

Ce n’est qu’en février 2019 que l’Académie de la langue française a finalement adopté un texte sur la féminisation des noms de métiers à laquelle elle ne voyait désormais « aucun obstacle de principe » . L’Académie a déclaré :

En ce début de XXIe siècle, tous les pays du monde, et en particulier la France et les autres pays entièrement ou en partie de langue française, connaissent une évolution rapide et générale de la place qu’occupent les femmes dans la société, de la carrière professionnelle qui s’ouvre à elles, des métiers et des fonctions auxquels elles accèdent sans que l’appellation correspondant à leur activité et à leur rôle réponde pleinement à cette situation nouvelle. 

Je ne dirais pas que c’est une situation nouvelle celle de la place des femmes dans notre société professionnelle, mais mieux vaut tard que jamais. Au Canada, divers organismes ont pris position en faveur de la féminisation des métiers et professions bien des années auparavant : Emploi et Immigration, Office de la langue française du Québec, Conseil du Trésor et Bureau de traduction. L’usage de tous les jours a également beaucoup évolué. Par exemple, personne n’hésite à parler d’une avocate ou d’une animatrice. D’autres métiers toutefois, notamment ceux du domaine de la construction, prennent plus de temps à se féminiser. J’ai eu des problèmes de plomberie dernièrement et c’est une plombière qui a répondu à mon appel. Dans ces métiers, on y retrouve de plus en plus des électriciennes, des maçonnes et des plâtrières.

Le Bureau de la traduction du Canada recommande d’utiliser les formes féminines déjà admises ou déjà consignées dans les dictionnaires (telles que directrice, avocate et surveillante) et de se servir des termes dits épicènes (termes qui s’écrivent de la même manière tant au masculin qu’au féminin) accompagnés d’un article féminin : une gestionnaire, une journaliste et une notaire.

Pour bien des professions se terminant en « eur » (mais non la profession d’enquêteur) on ajoute un « e » : ingénieure, auteure, procureure, gouverneure, professeure et docteure. On utilise docteure pour désigner une médecin. De plus, on décourage l’ajout de « femme » à une appellation au masculin comme une « femme médecin » puisqu’on ne précise pas non plus lorsqu’il s’agit d’un homme médecin.

Dans le domaine politique, on se réfère à la ministre, la députée, la sénatrice, la première ministre et la conseillère. Autrefois, l’emploi du terme « mairesse » désignait l’épouse du maire et non la femme détenant ce titre. De nos jours, une mairesse désigne la femme qui est élue à la direction d’une municipalité. Là encore la politesse exige qu’on respecte le choix d’une personne si une femme tient à se faire designer par un titre de profession au masculin, par exemple Madame le président, Madame le directeur ou Madame le maire.

Comme je l’ai déjà préconisé pour les personnes non binaires (Il, elle, iel ou ille? Quel langage neutre utiliser en français), en cas de doute, il convient de demander à une personne comment elle souhaite être désignée. En tant qu’enquêteurs et enquêtrices, il est impératif d’utiliser le bon titre dans nos rapports en faisant référence aux parties d’une enquête. Une partie acceptera difficilement le résultat d’une enquête si l’enquêteur or l’enquêtrice n’a même pas pu bien la désigner. L’option la plus sûre est aussi la plus simple, demandez!


Nos services

Cliquez ici pour en savoir plus sur les services que nous offrons!