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Question de langue dans les enquêtes virtuelles | Language issues in virtual investigations

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Depuis la mi-mars 2020, la majorité de nos enquêtes en milieu de travail et au sein des institutions postsecondaires se font de façon virtuelle. Donnant suite aux consignes de la santé publique concernant la distanciation sociale, nous rencontrons rarement les parties et témoins d’une enquête en personne, plutôt nous les rencontrons par vidéoconférence. Cette méthode de communication a certaines retombées du point de vue de la langue. Notamment, toute difficulté de compréhension est accrue par voie virtuelle. Il y a toutefois moyen d’atténuer ces difficultés. De plus, les contraintes géographiques disparaissent avec les enquêtes virtuelles.

Les difficultés de langue sont accrues

Les difficultés de la langue sont souvent amplifiées dans les enquêtes virtuelles. Si la connexion est plus ou moins bonne, il devient encore plus difficile de comprendre et de se faire comprendre virtuellement lorsqu’on ne maitrise pas la langue de l’enquête. L’absence du langage corporel et d’un bon contact visuel (ce n’est pas évident de toujours regarder directement sa caméra) rend également la compréhension plus difficile. Il peut donc être encore plus important d’engager un enquêteur bilingue ou de faire affaire avec un interprète.  Même si les parties d’une enquête peuvent s’exprimer dans une langue seconde, ils/elles préfèreront ou seront peut-être plus à l’aise de s’exprimer dans leur langue maternelle par voie virtuelle.

Une offre étendue d’enquêteurs bilingues

Certaines organisations limitent leur choix d’enquêteur à leur zone géographique afin d’éviter les frais reliés aux déplacements. Il y a ainsi une réticence à engager un enquêteur externe ayant son lieu de travail principal en dehors du lieu de travail visé. Parfois, n’ayant pas trouvé un enquêteur bilingue disponible localement, on se résigne à engager un enquêteur unilingue. Or, cette contrainte n’existe plus avec les enquêtes virtuelles. Il est maintenant possible d’engager un enquêteur bilingue partout au pays sans pour autant (du moins la plupart du temps) occasionner des frais de déplacement.

Quelques suggestions

  • Réfléchissez aux compétences linguistiques requises de l’enquêteur. Gardez en tête que toute difficulté de la langue est exagérée virtuellement. Même si les parties peuvent s’exprimer dans une langue, auront-elles cette même facilité virtuellement? N’oubliez pas non plus de penser aux préférences linguistiques des témoins.
  • Utiliser un interprète. Les services d’un interprète peuvent s’avérer nécessaires en cas de difficulté de la Si vous utilisez un interprète pour une entrevue, je vous suggère de laisser à l’interprète et la personne ayant besoin d’interprétation quelques minutes au début de l’entrevue pour converser et d’être rassurés de bien se comprendre.
  • Ne pas oublier le décalage horaire si l’enquêteur et les personnes participant à une entrevue vivent dans des zones horaires différentes.
  • Soyez créatifs. J’ai fait une entrevue où la langue principale d’un intimé (la personne faisant l’objet d’une plainte) n’était ni l’anglais ni le français. Bien qu’il ait de la difficulté à s’exprimer oralement en anglais, il avait une excellente maitrise de l’anglais écrit. Nous avons donc utilisé deux modes de communication. C’est-à-dire que l’intimé a d’abord répondu aux allégations par écrit et nous avons par la suite repris ses réponses pendant une entrevue par vidéoconférence. L’intimé m’a aussi envoyé quelques commentaires supplémentaires par écrit après notre entrevue.
  • Maintenez l’équité dans vos moyens de communication. Bien que la créativité puisse vous venir en aide, soyez attentifs à ne pas utiliser des moyens de communication radicalement différents entre les parties. Par exemple, procéder par vidéoconférence avec le plaignant et seulement par voie écrite avec l’intimé pourrait être vu comme étant inéquitable. Bien que l’on puisse être flexible dans nos méthodes de communication avec un témoin, il est important d’être équitable entre les parties principales d’une enquête, ou d’être prêt à expliquer la raison des différents modes de communication dans son rapport d’enquête.

English Summary

Language difficulties are heightened during virtual investigations and should be considered when choosing an investigator and his or her language competencies. The virtual environment has also meant that geography is less important when choosing an investigator such that it may be easier to find an available bilingual investigator. Various suggestions are discussed regarding virtual investigations and language difficulties.


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